Cithares
chinoises |
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Se
Zheng
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Les cithares occupent dans la musique chinoise et de là dans tout l'Extrême-Orient, une place de première importance, par l'originalité de leur facture, leur ancienneté et leur musicalité. Les cithares se (
) et qin (
), appariées en un couple symbolique, apparaissent conjointement dans les textes anciens aussi bien que dans les fouilles archéologiques. Presque tombé dans l'oubli dès le début de notre ère, le se à vingt-cinq cordes et chevalets mobiles - en trois groupes de 9+7+9-se révèle omniprésent dans les rituels musicaux des Zhou. Il subsistera par la suite à titre de témoin du passé dans l'orchestre de musique yayue et dans le temple de Confucius. Depuis longtemps le zheng (
) à treize cordes, plus malléable et voué à un répertoire moins formel, l'a relayé gardant sa table d'harmonie bombée et ses chevalets mobiles, mais disposés sur un seul rang, comme un vol d'oies sauvages, de sorte que la technique de jeu de la main droite peut s'agrémenter des ornements effectués par la main gauche qui module la longueur vibrante de la corde. Confident privilégié des femmes, éminemment adaptable à tous les genres et à tous les répertoires, le zheng changera ses cordes de soie pour du laiton, du nylon ou de l'acier et le nombre de ses cordes passera de seize à dix-huit, de vingt et un à vingt-cinq, pour revenir à celui du se, jouant de son hybridité pour mêler à ses doigtés ceux du pipa ou de la harpe. Il est la proie rêvée, par la brillance de ses sons et la viruosité à laquelle il invite, des musiciens postrévolutionnaires qui l'ont affublé de leur désir de résonner plus que nature au détriment de la musique.
Le qin à sept cordes et sans chevalets mobiles, après une longue évo- lution depuis les Royaumes Combattants, passe par des moutures diverses, sa caisse s'allongeant et s'affinant, ses cordes passant de dix, à neuf sous les Han puis à sept cordes sous les Jin de l'Est, tandis qu'apparaissent, le long de sa touche, les treize pastilles de nacre déterminant l'emplacement des noeuds harmoniques. La faible intensité sonore de ses cordes de soie le voue à une musique d'un genre intimiste où l'ouïe de l'auditeur s'affine pour ajouter ce qui est suggéré à ce qui est émis, dans une profusion d'effets sonores dont la subtilité fait appel à une symbolique d'une grande richesse. Au fil des siècles, le qin ne s'est jamais départi de sa noblesse et des ressources infinies de la musique qu'il détient.
(Texte extre de "MUSIQUES DE LA TRADITION CHINOISE" par Lucie Rault )
Des exemples de la musique
Quelques-uns des chefs-d'œuvre de guqin ont été transcrites pour la cithare guzheng. Dans les deux videos suivantes, par exemple, sont les airs célèbre de guqin: "Les trois variation des fleur de prunier" (extrait, les deux premières minutes) et "La Fantasia Guangling" interprete par Liu Fang sur le guzheng.
Références
"What is the defining characteristics of Chinese classical music that you convey in your music" - Interview by Paula E. Kirman.
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