FESTIVAL D'ÉTÉ QUÉBEC

Liu Fang et Farhan Sabbagh: l'union du dragon et du lion
Critique - - 14 juillet 2000

Unir le le dragon et le lion, une mission impossible? Pas si le mariage est arrangé à la note près...

Hier après-midi, les spectateurs réunis sur la Place d'Youville ont été charmés à deux reprises par la rencontre de l'Extrême et du Proche-Orient, ou, plus symboliquement, à l'union du dragon et du lion: Liu Fang et Farhan Sabbagh.

Mariant les sonorités du Proche et de l'Extrême-Orient, les deux virtuoses, Liu Fang et Farhan Sabbagh, dont la première rencontre a eu lieu à Berlin en janvier 1999, se sont tout d'abord produit en duo, interprétant quelques pièces folkloriques chinoise et italienne ainsi qu'une composition faite à partir d'un thème classique arabe.

Liu Fang, la soliste du pipa (un luth chinois à quatre cordes au manche court et courbé), a ensuite interprété deux pièces traditionnelles de la Chine, son pays d'origine.

Liu Fang fait corps avec son instrument. Elle joue tantôt avec une grâce des plus subtiles, tantôt avec une force surprenante, faisant passer le public de la méditation à la frénésie. La musicienne au doigté et à la dextérité hors du commun a plus d'une fois étonné le public et soulevé l'admiration des spectateurs. Si la force de Samson résidait dans ses cheveux, celle de Liu Fang est sans contredit dans ses doigts!

Possédant un extraordinaire sens du rythme, Farhan Sabbagh, le virtuose du oud (un instrument à cordes pincées ancêtre du luth), a immédiatement enchaîné, présentant lui aussi ses interpétations en solo. Le musicien d'origine syrienne a tout d'abord interprété une de ses compositions au oud avant de changer d'instrument et d'empoigner son Reqq (un tambourin sur cadre avec cymbalettes) afin d'interpréter un Samai, une forme de composition classique arabe que l'on peut varier au gré de l'inspiration du moment.

Liu Fang troquant le pipa pour le zheng (un instrument traditionnel chinois à cordes pincées), les deux musiciens se sont alors à nouveau réunis pour interpréter d'autres airs traditionnels métissés en conclusion de spectacle.

Cette rare combinaison d'instruments et l'excellence des deux musiciens a su transporter les spectateurs à une autre époque et sous d'autres longitudes. Leur musique, aux rythmes complexes et aux mélodies exotiques, parfois totalement classiques, parfois à la limite du psychédélique, a su enchanter les spectateurs qui arboraient un large sourire. La preuve en a été fournie par certains des spectateurs qui, bien qu'ayant déjà assisté au spectacle de 14h, étaient toujours présents à 18h.

Ref.: http://www.infofestival.com/fr/Affiche_Article.asp?ArticleID=612&LanguageID=1

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